C'est un pote qui m'avait filé le tuyau par e-mail: Cap Moto organisait une demi-journée sur le circuit de Zolder (un circuit belge sur lequel des F1 ont roulé il y a 25, 30 ou 35 ans, je sais plus et je m'en fous: j'aime pas la F1).

RV avec le pote puis arrivée au circuit: une bonne 80aine de motos sont là.

Au menu, consignes de sécurité, explications théoriques sur le pourquoi du comment du virage, puis échauffements: passages entre des cônes et freinages avec blocage de la roue avant. Sur l'instant j'avais bien compris l'intérêt des freinages.

Première chute d'un gars en Suzuki montée course dans les slaloms (je ne suis pas convaincu que sa ligne Akrapovitch était sous les 95 db règlementaires) puis retour au stand des zorgas pour la distributions des transpondeurs: ben oui, comme les voisins du circuits rouspètent souvent, chaque véhicule est numéroté (ça fait compét) et équipé d'un transpondeur (on l'aperçoit sur les photos, scotché sur l'arrière de ma selle). Deux sonomètres prennent des mesures et si quelqu'un dépasse par 2 fois les 95 db, il est à l'amende (ben oui, Zolder c'est pas Francorchamps). Bon, je m'en fous: ma RT fait autant de bruit qu'un vélomoteur homologué à 25 km/h.

Après répartition en groupes, on fait un tour avec notre moniteur. A chaque virage, arrêt-explications; c'est pas mal préparé: ils ont mis des cônes aux points de basculement, aux point de corde et aux points de sortie.

Au virage près de l'entrée des stand, pendant qu'on écoutait les explication, une moto avec passager sort de la piste; le passager se tord de douleur en se tenant la cheville, à 60 mètres de nous; réaction du moniteur: Machin aime bien remettre du gros gaz en sortie de virage. Pour le reste, il n'a même pas esquissé le début d'un mouvement pour voir s'ils étaient OK. Curieux, non ?

Puis arrivent les premiers tours, effectués à petit vitesse où chacun se met à tour de rôle derrière le moniteur pour bien suivre ses trajectoires.

Arrêt au stand, clope pour les fumeurs puis re-départ pour une petite heure en solo après un dernier tour en groupe. C'est là que je me rend compte de l'intérêt du freinage: pas question de rétrograder gentiment pour balancer la moto dans le virage: avant la chicane, on arrive à 180 km/h, on freine comme des gorets, on bascule sans penser au bac de sable ("si vous devez allez au bac, surtout restez biens droits"), tiens, ça passe, et on enchaîne. Au fil des tours j'en vois 2 ou 3 dans les bacs à sables, dont une nana qui a dû faire une grosse chute: il y a pas mal de gravier sur la piste, signe que la moto a dû glisser et pas "aller tout droit".

Première frayeur au virage près de l'entrée des stands: pas mal de motos s'étaient regroupées et je me faufile entre les plus lents, en me mettant bien sur la droite pour prendre le S à gauche. Le type devant moi freine brutalement alors que je m'apprêtais à basculer dans le virage. Coincé entre lui devant, une moto à ma droite et les bordures à gauche, à part reprendre le frein en espérant ne toucher personne, pas grand chose d'autre à faire. Première leçon: éviter les pelotons. Deuxième frayeur une demi-heure plus tard: j'imagine que je commence à fatiguer, en fin de petit bout de ligne droite, avec un virage à angle droit, j'accélère au max sans monter de rapport, et la moteur hoquette. C'est con, mais c'est la première fois que j'arrive au rupteur sur une de mes motos. Surpris, je coupe les gaz et je freine, puis je rétrograde en embrayant. Oui, mais si l'ABS empêche les blocages des roues, en rétrogradant, la roue arrière fait du dribbling: y'a plus de contact franc avec le sol, alors que j'ai dépassé la limite du repère de freinage et que j'arrive trop vite au point de basculement. C'est passé, et c'est pas du tout comme dans JBT: on n'a pas le temps de répéter merd', juste le temps de se le dire une seule fois.

Après 45 minutes à ce rythme, on se rend compte que la fatigue est là et que les petites erreurs s'accumulent (rétrogradage dans une chicane avec la roue arrière qui part dans tous les sens, remise de gaz trop forte et glissade trop forte à mon goût du pneu arrière, freinages trop appuyés un peu limite), et en plus, le pneu arrière commence à trop glissouiller à mon gré. Sans doute qu'avec les tours, je prend de plus en plus d'assurance et lui en demande de plus en plus, et qu'entre les freinages à donf et les remises de gaz, il souffre beaucoup. C'est un honnête BT pas vraiment fait pour ça.

Sur les 3 derniers tours, je baisse d'un ton: trop bête de se planter pour une inattention liée à la fatigue: c'est que ça pompe l'influx nerveux ce genre de sport.

A 18:00 h, on arrête pour laisser la place, paraît-il, à des cyclistes (sur un ex-circuit de F1: ils doivent rouler vachement vite non ?). Je retrouve mon pote, on regarde nos pneu arrière: c'est plein de boulettes de gomme sur l'extérieur du pneu; je comprend pourquoi ils glissouillaient à la remise des gaz.

La formule explications, tours encadrés et tours en solo m'a vraiment plus; c'est une chouette initiation à la piste. Je referai sans doute encore (p'têt au Nurburgring: j'y ai été le WE passé voir les ceusses qui entraient sur le circuit, puis on a fait la vallée de l'Ahr, finalement, c'est pas si loin: c'était 1 ballade de 300 bornes et 14 EUR l'entrée pour 1 tour de 28 km), mébon, pas trop souvent quand même: les freinages à fond, c'est pas trop ma tasse de thé. Et puis, il y a le risque représenté par la variété de style des motards: les plus lents constituent de vrais chicanes mobiles et il faut quelques tours pour apprendre à bien les repérer et adapter sa trajectoire en conséquence.

Le gros avantage d'un tel type de stage, c'était de pouvoir angler en ayant toute la largeur de la piste pour soi, sans appréhension (du style: pas de voiture qui risque de venir en face). Bref, une expérience à faire quand même au moins une fois dans sa vie de motard.


Le n° 16 sur les photo, c'est moi.