Que je vous explique: en août 2004, j'ai fait le tour des Alpes: Bavière, Dolomites, Val d'Aoste, les grands cols suisses, français, le Jura...
Roadbook
La découpe des étapes est faite sous la forme de fichier Autoroute Express et de cartes. Le roadbook complet (kilométrage et instructions) est disponible sous forme de fichier .pdf (650 Ko) et sous forme html (pour ces 2 derniers: une version avec quelques cols de plus qu'on a zappés). Bon, c'est fait avec Autoroute Express, et c'est parfois approximatif: le programme choisit de passer sur des tronçons d'autoroute plutôt que d'emprunter la petite route parallèle; un conseil si vous suivez le RB: vérifier le parcours sur une carte...
Pays traversés: Belgique, Allemagne, Autriche, Slovénie, Italie, Suisse, France et Luxembourg (vue d'ensemble sous forme de carte). Cela fait environ 4.120 km, 42 cols majeurs, quelques gorges et autres défilés, cimes ou cormets...
J'ai posté sur fr.rec.moto chaque compte-rendu d'étape via mon Palm Vx, mais la plupart des posts ont été tronqués (limitation Palm, programme toujours en β, toussa...); je reprend l'essentiel des textes ci-dessous, avec les photos en plus. Les fôtes d'ortaugraf et les accents manquants ou inversés sont uniquement imputables à mon Palm ;-)
14/08/2004: Bolland (Belgique) - Kransjka Gora (Slovénie)
Faut les mériter les Alpes: pour y arriver, on s'est tapé 1070 km dont les premiers 950 sous une pluie entrecoupée d'averses :-(
Après 500 bornes, les vestes, bottes, gants et pantalons ont été déclarés trempés. Le problème, c'est qu'on n' était qu'á mi-parcours; parcours c****t, entrecoupé d'arrêts essence/café chaud, ce qui nous a permis de discuter le bout du gras avec un couple de parigots en route vers Salzbourg en GW.
Stress a la sortie des 1050 km d'autoroute: serais-je encore capable de prendre un virage ? C'est qu'il fallait encore se faire le Wurzenpaβ (Korensko Sedio, 1.073 m).
Beau sans doute, court, mais après 1.000 bornes, difficile d'apprécier: on ne pense plus qu'a la douche chaude pour essayer de se réchauffer. Note positive: sur ce versant-ci des Alpes (en Slovénie), il ne pleut plus et il semble faire plus chaud. Reste à tenter de faire sécher le matos: on va en avoir besoin pendant 10 jours. Vivement demain et les premiers virolos. Reste plus qu'a goûter le vin local ce soir, ça compensera pour les souffrances de la journée :-)
Trajet du jour et site de l'hébergement: http://www.hoteli-kompas.si
15/08/2004: Kransjka Gora (Slovénie) - Bolzano (Italie)
On n'aurait pas du se taper 2 demi-litres de petit vin slovène la veille (ça fait plus qu'une bouteille...): le réveil est quelque peu dur. Après quelques km de routes slovènes dont l'état ressemble á celui des routes belges, en mieux quand même, on arrive a la frontière. Mal réveille (le vin de la veille), je donne mon passeport au douanier slovène qui me le demandait; il regarde puis me le rend. Je redémarre et me rend compte que j'ai gardé mon casque fermé, avec mon buff remonté jusqu'au nez parce qu'il faisait encore frisquet ! Quelques mètres plus loin, les 3 douaniers italiens n'esquissent pas le moindre geste pour nous contrôler. Al Qaida n'a qu'a bien se tenir, l'Europe est bien gardée...
Les premiers km sont très roulants. A l'approche du Passo di Monte Croce di Comelico (Kreuzbergpaß) sur la S355, la moyenne chute: on est un dimanche 15 août, et il y a un monde fou sur les routes et dans les villages. En plus, c'est l'heure de la messe...
La descente de Dobiacco sur Cortina d'Ampezzo se fait dans les mêmes conditions, mais il commence a y avoir de plus en plus de motos. Le Val di Landro est une vallée sympa au revêtement impeccable, mais bon, à faire à une autre date sans doute.
De Cortina, on continue vers le Passo di Falzarego; arrivés au sommet, reste encore 17 épingles a redescendre :-) Plus loin, c'est le Passo Pordoi . En fait, je m'étais inspiré du RB du CentoPassi 2003; je comprend pourquoi ils étaient passes par la ! c'est virages sur virages, dans les alpages. Après la descente sur Canazei, je prend une plus petite route vers Bolzano par le Passo di Costalunga (Karerpaß, 1.752 m). La pause y a été appréciée...
Le trafic y est plus réduit, et la route toujours aussi sympa. Les massifs rocheux sont superbes et les virolos attirent quand même pas mal de tarmos. Dans la descente, 3 sportives vont se rabattre pile poil devant les 2 voitures qui nous précèdent, obligeant tout le monde à freiner sèchement pour laisser la place à ces c**s/ La fin de la route dans le Val d'Ega est superbe: la vallée est très encaissée et les rochers surplombent la route qui ets plutôt dans la pénombre. Restent 30 km de Bolzano à Valle Sarrentina. Les premiers km se font également dans une route incrustée dans la roche, avec de nombreux tunnels, le tout surplombés de vieux châteaux forts. On est sur la route du Passo Pennes que l'on fera demain, en même temps que le Stelvio.
Les 355 km commençaient a se faire sentir: l'intercom devenait de plus en plus grognon; qu'est-ce que ce sera demain (3 cols en plus, même s'il y a 60 km de moins) ?
Ce soir, on ne se laissera pas avoir par le p'tit vin blanc. On n'est pas bêtes: on essayera le rouge local...
Trajet du jour et site de l'hébergement: http://www.hotel-bergerhof.it
16/08/2004: Bolzano - Tiefencastel
On a bien fait de se contenter de peu de rouge la veille: on est plus frais lors du départ :-)
Le premier col est à quelques km: le Passo di Pennes (Penserjoch, 2.215 m), bien sans plus.
Après la descente et l'arrivée á Vitipeno commence la montée sur le Passo di Giovo (Jaufenpaß); c'est plus viroleux (pas épingles sur épingle mais des virages qui s'enchaînent joliment), le revêtement est moyen et le sommet complètement dans la brume. La descente dans les bois est sympa. Arrivés á Merano, reste 30 km de liaison pour se retrouver au début de la route du Stelvio. 13:00 h: on y est. La route du Stelvio monte d'abord en suivant une rivière. C'est un peu sinueux. La première épingle me surprend presque: je regarde bêtement la plaque avec le chiffre 48 qui y figure. Pour un peu, je me la prend ! A partir de là, les 47 autres épingles vont se succéder. C'est quasiment épingle sur épingle, avec peu de virages entre les 180°. Les voitures (et les motos) ont souvent besoin de toute la largeur de la route pour virer. Vers la 25ème épingle, la voiture qui me précède s'arrête pile-poil dans le virage. Du coup, je bloque dans l'épingle La moto vacille à l'arrêt, vers la droite; certes, mais comme elle est trop haute pour moi, la pente de l'épingle fait qu'à droite, mon pied est dans le vide.. Je sens les 420 kg du bestiau, de ses bagages et de ses passagers prendre du gîte vers la droite. Si jamais elle se penche trop, je ne saurai pas rattrapper le poids: juron à l'adresse du conducteur du pick-up qui m'a bloqué et très gros coup de rein pour retrouver l'équilibre. Le pied gauche retrouve le contact avec le sol, la gîte redevient normale: redémarrage à 2 mètres du mur de l'épingle. Heureusement, la voiture qui venait en face et avait causé l'arrêt du pick-up n'a pas avancé et ne me bloque pas. Plus que 23 épingles... Les derniers lacets sont extraordinaires: il n'y a plus d'arbres, et le regard embrasse les lacets restants. Au sommet du Passo dello Stelvio, il y a une foultitude de motos garées: sportives, mais aussi des trails, des customs, des scooters...
Durant la montée, il n'y a pas eu de fous pour tenter des dépassements; en fait, tout le monde monte au rythme des voitures, les motos font parfois quelques dépassements quand la route le permet, mais tarmos et automobilistes sont plutôt prudents. 2 km après le col du Stelvio, on prend une petite route vers la Suisse qui se transforme en chemin non goudronné sur 2 ou 3 km. C'est le Passo Umbrail. La vallée est superbe, le reste de la descente aussi, même si la route est étroite et peu roulante. Quelques km plus loin, la route est plus belle et plus roulante. On enchaîne avec l'Ofenpaß (vraiment très roulant) et le Flüelapaß (plus en altitude, avec des restes de neige près du lac du sommet).
Reste à se taper Davos puis Surava. Là, mauvaise surprise: le B&B réservé depuis 3 mois est désert et fermé; après 20 minutes d'attente, on se décide à partir sur Tiefencastel pour y trouver un hôtel: l'hôtel Albula. Bon, l'hotel est sympa, le vin blanc aussi :-)
Trajet du jour, hébergement à l'hôtel Albula & Julier: www.albula-julier.ch
17/08/2004: Tiefencastrel (Suisse) - Wassen (Suisse)
Aujourd'hui, journée Suisse avec une brève incursion en Italie. Départ de Tiefencastel, un peu cassés par la journée de la veille. La route qui amène au Julierpaß (2.284 m) est très roulante et en bon état (comme la plupart des routes en Suisse d'ailleurs). Le col est l'occasion de voir nos premières marmottes.
Quelques km plus loin, á Maloja, je loupe le parking du point de vue du Passo del Maloja et on commence la descente; c'est un enchaînement d'épingles qui, vue du haut ou d'en bas, est très impressionnant: on dirait une couture sur le flanc de la descente. Passés en Italie, la route est mouillée et la pluie va commencer; la route qui monte vers le Passo delle Spluga (Splügenpass) est de qualité italienne: plus étroite et au revêtement plus discutable. Les derniers villages sont approchés en première: les voitures qui précèdent imposent le rythme et les épingles sont prises quasi a l'arrêt. Arrivés au sommet, je reste en première: il pleut toujours, par endroits, la visibilité va de 30 m à 50 m, et je n'ai pas envie de me prendre un VTTiste ou une vache.
Arrivés a Splugen, on avise: il pleut toujours et on dirait que le ciel est plus clément vers le nord. Se taper le détour par le Passo del San Bernardino et le Lukmanierpaß (Passo del Lucomagno) n'a pas beaucoup de sens: on sera dans la brume et cela risque d'être les cols de trop: aujourd'hui est un jour sans, autant couper au court pour ne faire qu'une petite journée. Cap donc sur la Via Mala; les premiers km sont très jolis, jusqu'à la Via Mala, après, ce sera plus quelconque jusqu'a Tamins, puis Disentis. Reste un col: le Oberalpaß. Sommet sous la pluie froide, bouffe dans un resto vide, à part quelques VTTistes et randonneurs qui essayent de se réchauffer. La descente sur Andermat est un vrai boulevard, avec des épingles au très grand rayon de courbure. A part les rafales de vent froid, c'est très reposant par rapport à la Spluga. Arrivée à Wassen à 14:30 h pour les 270 km du jour: ça fait bizarre de ne rouler qu'une demi-journée...
Trajet du jour; hébergement à l'hôtel AltePost Wassen: http://www.hotel-altepost.ch.
18/08/2004: Wassen (Suisse) - Lac Majeur (Italie)
Départ de bon matin de Wassen; il fait gris, mais bon. La route vers le : Sustenpaß (2.259 m) est a quelques mètres de l'hôtel. La vallée est superbe, le soleil vient même d'apparaître, tout va bien. On arrive au col, je ne m'arrête pas, pensant en voyant la plaque indicative qu'il s'agit d'un autre col sur le chemin. Gaz vers le Grimselpaß. Le ciel se couvre et il commence à faire froid. Au sommet, on discute un peu avec un vieux suisse francophone, motard lui aussi. Il est en train de mettre sa combi pluie pour se couper un peu du vent et du froid. Même lui trouve que pour un mois d'août, c'est pas chaud. Si même les suisses le disent... Il regarde ma RT et dit qu'il n'en a pas voulu parce que trop lourde; je regarde sa moto: 1 FJR 1300; ça doit pas être léger léger quand même, non ? Arrives a Glitch ( la descente est fort courte), l'arrière de la moto manifeste son souhait de raccourcir le trajet pour pouvoir visiter un peu le lac Majeur. Il faudra donc faire l'impasse sur le Furkapaß, le Passo del San Gottardo (St. Gotthardpaß), et le Nufenenpaß si je veux préserver une bonne ambiance a bord...
On suit la vallée du Rhone (assez monotone) pour entamer la montée sur le Simplonpaß.
Franchement, ça tient de l'autoroute. Les ouvrages d'art ont éliminé les éventuelles difficultés du trajet. A la frontière italienne, le revêtement et la route passe du mode helvète au mode italien. Il fait un peu plus chaud et plus moite sur le lac Majeur. Les premières gouttes tomberont à la fin de la visite des îles Borromeo, et on se fera franchement saucer sur le parcours qui nous menait, a pied, au ch'tit resto sympas recommandé par le Routard. Apparemment, la météo n'est pas des plus optimiste pour les jours à venir, en tout cas sur cette région d'Italie. Peut-être qu'il fera plus beau en France ?
Trajet du jour.
19/08/2004: Lac Majeur (Italie) - Saint-Etienne de Tinée (France)
Départ sous une pluie battante :-( L'autoroute vers le Piémont est c*****e, mais en compensation, la pluie s'arrête et le soleil apparaît par moments. Sortie de l'autoroute, puis petites routes jusque Cuneo. La route et les paysages ne commencent a devenir biens que vers Demonte, sur la S21 (qui va aussi vers le col de la Madeleine).
Virage a gauche et c'est parti pour le col de la Lombarde (2.350 m). La route est étroite et commence par quelques épingles; elle restera étroite (2 voitures ne savant pas se croiser sans se mettre sur le coté) puis on tombe sur un revêtement tout récent. Après les épingles du début, ça virevolte gentiment, d'abord dans les sous-bois, puis a découvert. Il y a quand même pas mal de trafic, vu la route. En fait, la plupart des gents vont a un sanctuaire a mi-chemin du sommet. On y fait le détour pour y faire quelques photos: architecturalement, cela ne vaut pas le détour, par contre pour le paysage oui ! La vue sur la route de la Lombarde est superbe. Manifestement, beaucoup de gens vont au sanctuaire pour y faire leurs dévotions.
La fin de la montée du col est superbe, mais lente (faut se mettre sur le coté pour croiser les les ouatures).; au sommet, la route qui descend sur Isola 2000 est plutôt crade en comparaison de la portion italienne (étonnant, non ?), mais le paysage vaut le coup. Arrivé à Isola 2000, c'est l'inverse: route superbe et bien roulante, mais vallée défigurée par les pistes de ski. Le tout sous le soleil, ce qui nous réconcilie avec la découverte de la montagne.
Arrivée a Saint-Etienne de Tinée après 350 petits km; la Bonette est à 30 km d'ici :-)
Trajet du jour. Hébergement à l'Hôtel des Amis (demander la chambre située de l'autre coté du pâté de maison: spacieuse et calme).
20/08/2004: Saint-Etienne de Tinée (France) - Villarodin-Bourget
Départ un peu tardif (peu avant 9:00 h) en route vers le Col de la Bonette (2.715 m) via le col des Fourches et le col de Raspaillon; la cime de la Bonette est la plus haute route d'Europe, juste devant le Stelvio. Pour qui découvre les Alpes, c'est différent de la Suisse et même de l'Italie: le relief est autre, la végétation moins verte, l'aspect est plus sauvage. La route du col est assez étroite, mais le trafic est rare. En tout et pour tout, on croisera 6 motos sur la montée/descente (enfin 5 motos et 1 GW). Au sommet, la route fait une boucle destinée à permettre aux touristes d'approcher la cime en moto ou en ouature (en en vélo: incroyable le nombre de cyclistes qui escaladent les cols !). Ca ne roule pas vite, mais la route n'est pas trop difficile et permet d'admirer le paysage.
Après Jaussiers, remontée par la vallée de l'Ubaye (bien le Pas de Grégoire et le Pas de la Reyssole) puis montée sur le Col de Vars; la montagne y est déjà différente de la Bonette et les touristes et les cyclistes plus nombreux.
Après une pause café coûteuse (même en Suisse, un honnête morceau de tarte n'est pas vendu á ce prix-là), on continue vers les Combe du Queyras (belle vallée) puis le Col d'Izoard; la, outre la fin de la montée et ses épingles qui débouchent sur des sommets assez sauvage, ce qui m'a le plus impressionné, ce sont les cyclistes: dire que la pente était telle par endroit que la remises des gaz était paresseuse pour la RT, et voir ces gents monter toute la cote sans mettre pied a terre, chapeau ! Le sommet du col est superbe, après, restera a se taper Briançon, le plein a une station service où un italien en side Oural mécanique un peu sur son allumage (superbe le side, un Oural 750 Tourist DeLuxe blinquant, avec le bidon d'essence sur l'avant du panier). puis gaz sur le col du Lautaret (une autoroute).
Par contre, la fin de la montée sur le col du Galibier était plus technique (plus petite route, vrais virages et épingles); la vue vaut le détour.
La jonction vers le col du Télégraphe (1.566 m) m'a semblée ennuyeuse (mais je commençais peut-être à me lasser); en plus, on traverse de vrais-faux villages typiques, avec chalets concentrationnaires pour tourisme de masse. La descente du col vers la vallée de la Maurienne est tournicoteuse à souhait: un délice.
En soirée, on s'est essayés au vins de Savoie: ma foi... :-)
Trajet du jour.
21/08/2004: Villarodin - Bourget - Cluses
Le proprio du (très beau) gîte avait pris un air pénétré en regardant le ciel pour asséner: "il fera beau". Après 5 km, premier arrêt pour enfiler des épaisseurs et les K-Way. Bon, comme il doit faire beau, ça ne peut être que lié aux brumes matinales, non ? Sur les premières pentes du Col de l'Iseran, les petites gouttes se transforment en vraie pluie. le vent commence a souffler de plus en plus froid. Encore quelques virages et la pluie devient bizarre; argh: c'est de la neige. Le sommet du col est dans la brume. On s'y arrête pour photographier la plaque indicative couverte de neige. Il fait vachement froid, on imagine que la vue doit être superbe, mais la visibilité est de l'ordre des 30 mètres.
Le début de la descente se fait doucement, sous la pluie. Café pour se réchauffer à Val d'Isère et on repart vers le Cormet de Roselend et le col de Méraillet; beau, mais on commence à avoir froid, et ce qui émerge des nuages ne nous donne pas envie de nous arrêter pour admirer. Au sommet, la photographe officielle de l'expédition refuse de descendre de moto pour la photo souvenir; à sa décharge, il faut dire que la pluie tombe dru maintenant. Dans la descente, je rattrape 2 hollandais: une fille en KTM, un gars en MultiStrada. Dans les épingles, ils sont quasi à l'arrêt: ils doivent être gelés.
Le col des Saisies est quelques km plus loin, après les gorges de l'Arondine. C'est beau, mais sous la pluie. Cela fera bientôt 4 1/2 heures qu'on roule sous la pluie; l'étanchéïté des vêtements a cédé depuis longtemps; un arrêt près de Flumet permet de remonter le moral des troupes: les fondues savoyardes ne sont pas des plus légères, mais qu'est-ce que ça réchauffe !
Lorsqu'on redémarre, les dernières gouttes tombent; finalement, on n'aura roulé que 170 km sous la flotte. Un peu plus tard, nous passons sur le Col des Aravis, qui n'est pas très élevé, la route est agréable, plutôt sinueuse, et miracle, la descente se fait sur une route sèche.
Reste un dernier col: le Col de la Colombière; la route y est moins belle et un peu gravilloneuse (pas grand chose, mais c'est la première fois que je tombe sur des gravillons sur le parcours français).
La descente sur Cluses est assez raide; la ville n'est pas trop jolie, mébon, l'objectif était de trouver quelque chose près de Chamonix. Demain, ce ne sera qu'une petite journée (130 km contre 240 km aujourd'hui) afin de pouvoir visiter la mer des glaces.
Trajet du jour, l'hébergement à l'hôtel Le Bargy (mis en liquidation judiciaire en octobre 2020).
22/08/2004: Cluses - Chapelle d'Abondance
Miracle: il fait beau. Départ de Cluses sans regrets, Cluses ne nous semblant pas être très jolie. La grand route qui va vers Sallanches, St-Gervais puis Chamonix est une ... grand route avec même des morceaux d'autoroute. Au fond se dessinent les montagnes du massif du Mont-Blanc. Impressionnant: massifs, avec les sommets enneigés. On change de véhicule pour monter sur la mer de glace. Y a un monde fou et les trains sont bondés.
Visite de la grotte (surfait vu le prix) dans la mer de glace et redescente sur Chamonix.
De Chamonix a Argentière, le trafic est très lent vu le nombre de touristes. Après Argentière, la route devient moins encombrée, la vallée plus belle, on passe le col col des Montets sans s'arrêter, et un peu plus loin on stoppe pour la photo et le paysage au col de la Forclaz.
Jolie descente vers Martigny (Suisse). En ville, j'éprouve des difficultés à m'orienter. Une fois sortis, après quelques km, je me rend compte que je vais dans la mauvaise direction. Cela fera 18 km A/R de trop alors que je venais de me faire la réflexion qu'un GPS était inutile vu la réussite de la navigation à la carte...
Après Monthey, montée vers le Pas de Morgins; c'est une belle montée avec moins de touristes, des villages plus beaux (plus authentiques) dans un cadre superbe. La descente commence bien, la portion entre les 2 postes frontières est un régal: mélange de portions sinueuses qui serpente mais que l'on peut embrasser d'un seul regard, avec un beau revêtement goudronné bien délimité par des lignes blanches... le phantasme du motard ;-) et des épingles si proche qu'on bascule directement en sortie de l'une pour aborder l'autre. L'arrive près d'Abondance se fait tôt: l'étape du jour était hyper courte.
Trajet du jour, site de l'hébergement: http://www.gentianettes.fr (très bien mais éviter la raclette soi-disant à volonté)
23/08/2004: Chapelle d'Abondance - Saint-Claude
Le miracle continue: il fait toujours beau. On décide de rejoindre les gorges du Pont du Diable par la D222 qui passe par le Col du Grand Taillet et le col de la Forclaz (un homonyme du col suisse); pas un chat sur cette petite route a classer dans la catégorie Chèvre, si ce n'est 2 tracteurs. Des traces sur la route m'incitent a penser que d'important troupeaux de ruminants sont longuement passés sur la route il y a peu, ce qui m'impose des slaloms curieux. Le col est vraiment sympa, dans de jolis bois.
A la descente, on arrive sur la Danse de Morzinne. Une superbe route roulante qui balance bien. Arrêt aux Gorges du Pont du Diable (compter 50 minutes de visite, vaut le détour), puis on continue dans la vallée...
A Morzinne, on monte vers le col de Joux Plane: revêtement discutable, mais quelle vue ! Je pense qu'au sommet, ce sont les dents du Midi qui sont visibles à l'arrière plan.
Descente vers Samoëns: reste à se taper la route vers Annemasse puis la traversée de Genève. De là, on monte sur le col de la Faucille; nous sommes dans le Jura. Route superbe, relief différent des Alpes proprement-dites. A un point de vue, le paysage nous permet de découvrir le Léman et même de voir le jet d'eau de Genève.
Après le col de la Faucille, les gorges du Flumen qui nous permettent de découvrir quelques curiosités géologiques.
Franchement, les routes du Jura que nous avons vues étaient sympas et si l'endroit fait l'objet d'une proposition de NC, je ne voterai pas contre :-) En plus, le vin local et le marc du vin local sont honnêtes ;-)
Reste a espérer que l'orage de la soirée ne laisse pas de séquelles demain matin pour pouvoir rentrer en Gelbique au sec.
Trajet du jour et site de l'hébergement: boutonniere.monsite-orange.fr
24/08/2004: Saint-Claude - Belgique
Bon, fallait s'y attendre: départ sous une pluie battante qui a duré 200 km. Puis les 100 derniers km se sont fait aussi sous la pluie, qui plus est doublée d'un vent violent et froid à partir de Trier.
Que dire d'autre sinon que, dans le désordre:
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Autoroute Express ne produit que des RB inutilisables et ne peut servir qu'a calculer le kilométrage à parcourir; rien de tel qu'une bonne carte.
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la RT est décidément trop haute et trop lourde pour moi: 270 kg à vide plus les bagages (et encore, suite aux restrictions victorieusement imposées, je n'avais pas de sac réservoir !) plus l'équipage, c'est trop; le moindre arrêt demande de l'attention pour trouver une zone ou la pointe de mes pieds touchera le sol, le problème, ce sont les arrêts non planifiés (style voiture qui s'arrête en pleine épingle, juste là ou le devers fait que mes pieds flotteront dans le vide); après 10 jours et 4.100 km, c'est le genre d'attention qui fatigue
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ceci-dit, la RT s'est bien comportée: pas de panne, même pô besoin d'appoint d'huile (mais vu la météo, elle n'a malheureusement pas eu l'occasion de chauffer...)
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la montagne, c'est beau :-) , mes préférences allant pour les alpages suisses, sinon, mes plus beaux souvenirs me semblent être influencés par la météo; j'ai aimé le col de la Lombarde (qui monte de l'Italie vers Isola), le Julierpass, la descente raide du Passo del Maloja et le Jura. Le Stelvio ? Pas forcément le plus beau d'un point de vue paysage (et puis, ce n'est pas un parcours touristique à faire le nez au vent en regardant la vallée), mais c'est vrai que j'ai été impressionné par la vue des 20 ou plus épingles restant à faire.
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l'Europe de l'ouest bénéficie d'un climat océanique tempéré humide.
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que vu le climat, la prochaine fois, je prend une combi pluie en plus de la veste et du pantalon étanche
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et des surgants
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et des surbottes
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que MsgAgent, le programme que j'ai utilisé pour poster les CR à partir de mon Palm tronque les phrases après environ 350 caractères: pensez à insérir de fréquents passages à la lignes si vous comptez l'utiliser ;-)